Elle promène, pendue à son bras, sa poupée de chiffon froissé.
Sur le moro, la favela vomit par saccades noires, sans fin,
De vieux éviers, des cabanons de bois et des tôle rouillées.
Et à nouveau quelques mètres encore seront noircis demain.
Puis d’autres. Barbouillés. Boueux. Encore et toujours.
Ici des planches disjointes délimitent une improbable ruelle,
Ici, jaillie d’un égout âcre et ocre, l’eau glauque ruisselle.
L’enfant trouve une fleur pour sa poupée, juste avant la fin du jour.
Quelques volatils éplumés, décolorés, s’échappent en tous sens
De ce qui fut l’école du Peuple quand il y avait encore l' espoir.
Malgré l’air froid du soir, insensible à ce cloaque immense et dense
Un jeune barbu s’échine à recréer le monde au tableau noir.
Quelques jeunes, clops au bec, s'esclaffent d’un rire fiévreux et enivré
Autour d’une bicyclette rouge étrangement neuve dont brille le guidon.
Et ce soir encore, à la lumière d’un projecteur, le camion aux jambons
Viendra, derrière chez Teresa, ramasser son lot de cadavres mutilés.
En bas, dans la cuvette, les lumières de Copacabana brillent scintillantes.
Au soir apaisé, elles miroitent. Bariolées et tentantes. Eblouissantes.
Là haut, les drogués se disputent au croc de boucher la poudre luisante.
La cachas souffrée, tourne dans le verre de José, et lui brule le sang.
Au Corcovado, le grand Christ blanc observe bras ouverts impuissants
La vague noire qui glisse vers la mer et qui demain noiera tous ses enfants.
Sur le moro, la favela vomit par saccades noires, sans fin,
De vieux éviers, des cabanons de bois et des tôle rouillées.
Et à nouveau quelques mètres encore seront noircis demain.
Puis d’autres. Barbouillés. Boueux. Encore et toujours.
Ici des planches disjointes délimitent une improbable ruelle,
Ici, jaillie d’un égout âcre et ocre, l’eau glauque ruisselle.
L’enfant trouve une fleur pour sa poupée, juste avant la fin du jour.
Quelques volatils éplumés, décolorés, s’échappent en tous sens
De ce qui fut l’école du Peuple quand il y avait encore l' espoir.
Malgré l’air froid du soir, insensible à ce cloaque immense et dense
Un jeune barbu s’échine à recréer le monde au tableau noir.
Quelques jeunes, clops au bec, s'esclaffent d’un rire fiévreux et enivré
Autour d’une bicyclette rouge étrangement neuve dont brille le guidon.
Et ce soir encore, à la lumière d’un projecteur, le camion aux jambons
Viendra, derrière chez Teresa, ramasser son lot de cadavres mutilés.
En bas, dans la cuvette, les lumières de Copacabana brillent scintillantes.
Au soir apaisé, elles miroitent. Bariolées et tentantes. Eblouissantes.
Là haut, les drogués se disputent au croc de boucher la poudre luisante.
La cachas souffrée, tourne dans le verre de José, et lui brule le sang.
Au Corcovado, le grand Christ blanc observe bras ouverts impuissants
La vague noire qui glisse vers la mer et qui demain noiera tous ses enfants.
2 comments:
Celui qui aime la beauté, ne peut pas ignorer la laideur, elle le poursuit jour et nuit, jusqu'à l'épuisement.
Chacun de nous fait de ses actes un paradis ou un enfer à venir.Le poète, sans aucun doute est le seul à dire l'enchantement ou la désespérance.
Pensées émues et partagées
Poème émouvant s'il en est...
La laideur cotoie la beauté, la richesse cotoie la pauvreté... ainsi va le monde... hélas, pour lui, point d'égalité... il en sera toujours ainsi, je pense...
Un poème fort... j'aime !
Amitiés de Provence
Post a Comment