Sur l'île d'Orléans, autrefois, toi émoi, et toi, et moi, ma mie
Nos langues, s'auscultent, se sculptent, se scalpent et s'épient
Cette province ne jacte pas ta langue, tu as la mienne pour horizon
Les peintures de guerre de tes lèvres colorent mon cou de corindon
Tu polaroides à tout va pour ton magazine de décoration américain
Ce décor insolite quadra color se pare d'un léger goût sucré cajun
La route tournoie, enlacée, ourlée de vert toute de blanc poudrée
Le vent aboie, ta main exhale dans la mienne un musc d'ocre parfumé
Les lumières de Québec vacillent au loin comme des feux follets
A même le flot se dresse comme un iceberg figé la tour du guet
Et sur le Saint Laurent qui mugit surgissant d'une brume mélasse
Tanguent les coques rouges et hautes des bateaux brise glace
Les érables supportent stoiquement la bolée de métal à leurs flancs
Et la saignée longiligne qui les vident lentement du jus sucré gluant
Dehors poudroie d'éclats blancs la nappe éblouissante de neige vierge
Dans la cabane à sucre rougoie la braise de métal de l'alambic cierge
De sa bouche jaillit le sucre et des bulles frémissantes et cuivrées
Les grandes gamelles débordent jusqu'à la gueule de la pâte ambrée
Le sucre d'érable en fusion posé sur un trépied comme sur un écrin
Repose comme un bijou sur la neige qui brule nos coeurs et nos mains
Tu souris heureuse de découvrir cette province inconnue de ton pays
Le sourire de tes yeux peints et de tes lèvres doucement m'envahit
Ontario, Ile de France, Sangs mélés algonquins
Notre cabane d'un moment sans lendemains aucun
Ma mie, l'île d'Orléans, C'était il y a cent ans
Une cabane de l'eau delà, Notre cabane au Canada
2 comments:
Magnifique carte postale qui colore moi aussi mon souvenir, ma nostalgie de cette île d'Orléans de corindon...
Merci Cécile. Petite île, grands souvenirs.
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