Je me souviens d'un pont un soir. Sous ses arches de métal coulait la Seine. Personne aux alentours. Au loin un bateau mouche éclairait fugitivement des arbres dont le vert brillait de mille feux. Sous le pont l'eau était noire et hypnotique. Comme recouverte d'un grand manteau sombre et chaud. J'y ai jeté un caillou, je ne l'ai jamais revu.
Je me souviens d'un bac sur le Saint Laurent. Les vents étaient démontés. Ce serait le dernier bac de la journée. Dans ma voiture de location la petite auto stoppeuse de Toronto, bien au chaud retapissait ses lèvres pour la deuxième fois d'un rouge à lèvres aux couleurs de sang. Arrimé à la rambarde je guettais avec une âme de Jonas, une hypotétique baleine. Les clés de la voiture teintaient au fond de ma poche. Elles me brulaient les doigts. Une envie sourde et brutale me poussait à les jeter dans les eaux déchainées. Une mouette a retenu ma main.
Je me souviens de tours sans fin aux âmes de verre et de métal oscillant au gré du vent, et aussi d'un rocher blanc à pic sur un fjord norvégien.
Je me souviens d'un temple indonésien aux mille marches, où la trompe
de pierre d'un éléphant plongeait au plus profond d'une savane avide.
Je me souviens d'un hélicoptère survolant une baie de sable nacré dont
les pales tutoyaient les étoiles et moi le vide.
Je me souviens que dans tous ces lieux, des nuages au ciel, en volutes gracieuses, me dessinaient une carte changeante d'un monde plein de promesses de lendemains.
Je me souviens d'un bac sur le Saint Laurent. Les vents étaient démontés. Ce serait le dernier bac de la journée. Dans ma voiture de location la petite auto stoppeuse de Toronto, bien au chaud retapissait ses lèvres pour la deuxième fois d'un rouge à lèvres aux couleurs de sang. Arrimé à la rambarde je guettais avec une âme de Jonas, une hypotétique baleine. Les clés de la voiture teintaient au fond de ma poche. Elles me brulaient les doigts. Une envie sourde et brutale me poussait à les jeter dans les eaux déchainées. Une mouette a retenu ma main.
Je me souviens de tours sans fin aux âmes de verre et de métal oscillant au gré du vent, et aussi d'un rocher blanc à pic sur un fjord norvégien.
Je me souviens d'un temple indonésien aux mille marches, où la trompe
de pierre d'un éléphant plongeait au plus profond d'une savane avide.
Je me souviens d'un hélicoptère survolant une baie de sable nacré dont
les pales tutoyaient les étoiles et moi le vide.
Je me souviens que dans tous ces lieux, des nuages au ciel, en volutes gracieuses, me dessinaient une carte changeante d'un monde plein de promesses de lendemains.
6 comments:
Que tout cela est joliment écrit !
Merci de ton passage sur ma-toscane, cela m'a permis de découvrir ton blog.
Bonne soirée
paola
c est beau et bien écrit
amitiés et bon week end
j arrive juste de dalmatie bosnie
et montenegro
a tres bientot
Jai parcouru tes superbes textes, un havre de paix, vraiment ! j'aime beaucoup !
Si vous vous souvenez de tous ces instants et paysages alors le passé prendra tout son sens dans le futur.
Un texte dont je me souviendrai...
Un vrai plaisir à lire ces tranches de temps...
A bientôt
oui moi aussi je me souviens d'un bac du St Laurent, un traversier
et l'histoire de la baleine me plaît bien
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