L’indien mache lentement l’herbe à coca magique.
L’effort est dur au coeur, l’air rare et râpeux.
Le vent andin brûle nos visages. On parle peu.
Le train s’ébranle à regret quittant Cuzco
et ses nuées de ponchos colorés et salis.
La terre est aussi rouge que les visages.
Ici le regard se porte haut et fier.
La brume nous envahit, évanouissant la terre, et livrant le rocher aigu et nu et noir.
Tu m’observes d’un oeil curieux, pas le moins surprise de cette rencontre.
Ta mère assise en face de moi, ne suspecte pas notre complicité si soudaine.
Et soudain c’est là. Sous le ciel si proche.
De grands pans de murs béants laissent entrevoir l’immensité de la cité.
Nous courrons presque, essoufflés, sur les terrasses géantes et étagées.
Pour être les premiers. Et pour etre seuls. Pour naitre seuls.
Ta mère debout là bas ne comprend pas. Elle marche noire à petits pas.
Quel travail laborieux et têtu ce fut.
De tailler, de bâtir. De créer, de souffrir.
Si loin des Espagnols, si proche des Dieux.
Tout est calme et serein ce jour.
A une fenêtre pendue au ciel, ta main douce bat dans la mienne.
Comme ta peau est rouge.
Ton baiser m’élève encore. Vers d’autres cimes, vers d’autres abîmes.
Dieux comme je ne regrette pas les hommes.
Soudain touristes et cartes postales nous ont rejoint.
Un statuette au sourire narquois m’observe.
Deux yeux faussement conspirateurs prétendent l’avoir déterré là.
La figurine m’observe et semble me dire :
moment volé, moment perdu à jamais.
Mais déjà mon doux poncho, affolé, court rejoindre sa mère.
Au moins il me restera le sourire narquois de cette statuette.
A même la roche, j’ouvre mon doigt à une goutte de sang, sur la pierre de l’autel du Soleil.
Pour qu’il me donne la force de grandir, et d’oublier comme la grâce, la garce, est éphémère.
L’effort est dur au coeur, l’air rare et râpeux.
Le vent andin brûle nos visages. On parle peu.
Le train s’ébranle à regret quittant Cuzco
et ses nuées de ponchos colorés et salis.
La terre est aussi rouge que les visages.
Ici le regard se porte haut et fier.
La brume nous envahit, évanouissant la terre, et livrant le rocher aigu et nu et noir.
Tu m’observes d’un oeil curieux, pas le moins surprise de cette rencontre.
Ta mère assise en face de moi, ne suspecte pas notre complicité si soudaine.
Et soudain c’est là. Sous le ciel si proche.
De grands pans de murs béants laissent entrevoir l’immensité de la cité.
Nous courrons presque, essoufflés, sur les terrasses géantes et étagées.
Pour être les premiers. Et pour etre seuls. Pour naitre seuls.
Ta mère debout là bas ne comprend pas. Elle marche noire à petits pas.
Quel travail laborieux et têtu ce fut.
De tailler, de bâtir. De créer, de souffrir.
Si loin des Espagnols, si proche des Dieux.
Tout est calme et serein ce jour.
A une fenêtre pendue au ciel, ta main douce bat dans la mienne.
Comme ta peau est rouge.
Ton baiser m’élève encore. Vers d’autres cimes, vers d’autres abîmes.
Dieux comme je ne regrette pas les hommes.
Soudain touristes et cartes postales nous ont rejoint.
Un statuette au sourire narquois m’observe.
Deux yeux faussement conspirateurs prétendent l’avoir déterré là.
La figurine m’observe et semble me dire :
moment volé, moment perdu à jamais.
Mais déjà mon doux poncho, affolé, court rejoindre sa mère.
Au moins il me restera le sourire narquois de cette statuette.
A même la roche, j’ouvre mon doigt à une goutte de sang, sur la pierre de l’autel du Soleil.
Pour qu’il me donne la force de grandir, et d’oublier comme la grâce, la garce, est éphémère.
3 comments:
Le plus beau texte qu'il m'ait été donné de lire... Merci.
superbe
j ai failli y aller cette année
mais c est encore pour une autre
fois
Ola Gondolfo !
Je n'attends pas demain pour voter au festival de Romans, c'est fait et sans aucune hésitation envers le talent ^_^
je rêve un jour d'aller à Macchu Pichu, l'espoir fait vivre :)
Merci et bonne continuation @+
PS : Grace à toi j'ai enfin pu savoir comment mettre un lien directement sur sur notre page des votes ;)
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