Thursday, March 01, 2012

San Francisco



Ma chérie

Je ne sais quand cette lettre te parviendra. Je la laisse aux bons soins d'un capitaine qui devrait être de retour au Havre d'içi quatre ou cinq mois. Je viens de quitter Valparaiso, non sans de grandes hésitations, et me voilà désormais à San Francisco en Californie. Cette bourgade grouille, depuis quelques mois, des nouveaux immigrants qui viennent de partout en quête de l'or que l'on rapporte y trouver en grandes quantités. Il n'y a pas un an c'était un village qui s'appelait encore Yerba Buena avec quelques huttes, deux ou trois maisons en torchis et un monastère espagnol en désherence. La toute nouvelle indépendance de la Californie, libérée du Mexique, et la découverte de l'or ont créé une folie contagieuse. Américains venus du continent, mexicains, chiliens, français tous se pressent içi.

Me voilà désormais parmi eux, bien conscient de la vanité de cette quête et de tous les dangers qui guettent les immigrants dans ces contrées hostiles.

Nous verrons bien. Je viens de débarquer et je te raconterai tout cela plus en détail dès que possible, mais le capitaine me presse car il va bientôt mettre sous voile.

Je t'embrasse tendrement.

R

4 comments:

Marco said...

Amitiés au général Suter.

Aurélie said...

Est- il revenu? L'a -t- il revue?

Marc de Gondolfo said...

Marco : Je crois que je vais aller vers la Stanislaus plutôt qu'au Nord. On dit que le général Sutter a perdu de sa légendaire bonhomie avec tous ces squatteurs qui campent dans sa nouvelle Helvétie.

Aurélie : L'histoire devarit le dire...

Cécile Thérèse Delalandre said...

D'autres lettres encore!!!
j'aime bien voyager à travers les correspondances! *_*