tag:blogger.com,1999:blog-177289362024-03-07T20:16:42.582-08:00LA MARC NOIREMARC DE GONDOLFOMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.comBlogger93125tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-29707180947065536012016-03-17T11:12:00.003-07:002016-03-18T02:44:53.483-07:00Pacific Daylight TimePacific daylight time.<br />
Rosa Chanina. Double shot. In vod.<br />
The open bar philosophy.<br />
Just name the brand. That goes.<br />
Diesel dièse. Bémol. Montre molle.<br />
Flat. Sharp.Treble clef. Swing.<br />
<br />
Pacific delight time.<br />
Book of faces. Fainting.<br />
Reading me ? Papa. Tango. Charlie.<br />
Save Our Souls. Dare you ?<br />
Paris time. Grey gazouillis. <br />
Bata clan. Inch Allah. Fainting.<br />
<br />
Pacific daylight time.<br />
And the national dog awareness day.<br />
Get over the jack of spades. Mayday.<br />
Whiskey Hotel Yankee Alpha Wiskhey Hotel Yankee.<br />
Holy S ! Burgundy. Dali. Houdini.<br />
The open bar philosophy.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-84368767077754023402014-05-28T10:54:00.004-07:002014-05-28T11:00:40.360-07:00La grande belleza. Paolo Sorrentino.Attention. Chef d'oeuvre.<br />
<br />
<iframe width="640" height="360" src="//www.youtube.com/embed/cJ8O-Y2CXk8?feature=player_detailpage" frameborder="0" allowfullscreen></iframe><br />
<br />
<br />
<br />
Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-73411387948550883562014-04-03T14:59:00.003-07:002014-04-09T01:11:33.037-07:00Cité Montecristo.Sur le jardin noir drapé du ciel de la cité <br />
Montecristo. <br />
Les fenêtres rouges du soir enchassées<br />
Bardeau. <br />
Comme un décor de théatre polichinelle<br />
Tréteau. <br />
Sous le halo tournant de la tour Eiffel<br />
Pinceau. <br />
<br />
Dans le staccato des insomnies concentriques<br />
Dorémido. <br />
Qui giclent sur ton dos aux dorures tantriques<br />
Picasso. <br />
Résilles aux cils de noir crêpe des bas couture<br />
Bandeau. <br />
Larmes déconfites rouges sang des confitures<br />
Mikado. <br />
<br />
J'ai pleuré ma vie si belle ribambelle mièvre<br />
Au fil de l'eau. <br />
Aux commissaires commissures de tes lèvres<br />
Cadeaux. Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-25899587990615198662013-10-20T10:25:00.001-07:002013-11-14T05:34:07.135-08:00Sans queue ni tête sur l'île Sainte Marie.Flot visqueux, bouillon rouge et noir perlant sur l'horizon bas <br />
Ombre sangsue qui me suit pour quêter sa bouteille de Coca<br />
Sur la place rouge de terre battue ceinte de tiges et d'herbus<br />
La rue sans fin du village s'est assemblée pour la fête du zébu<br />
En transe, pieds trépignant sur place, les femmes en chapeaux<br />
De paille et fichus de couleurs ânnonent et halètent des mots<br />
<br />
Sans queue ni tête, sur l'île Sainte Marie.<br />
<br />
Le zébu, patte arrière entravée, pleure de son oeil morne<br />
Les jeunes hommes le narguent en courant devant ses cornes<br />
Tête basse ployée vers le sol, sa bosse tremble sous les coups<br />
Il titube de fatigue et de peur, robe noire grisou sous le joug<br />
L'homme le plus lâche, crâne, gorgé d'alcool jusqu'à la gueule<br />
Et le frappe en s'enfuyant, bouche tordue, haineuse et veule <br />
<br />
Sans queue ni tête, sur l'île Sainte Marie.<br />
<br />
Le zébu feint une dernière charge, ses forces le quittent<br />
Sa robe de cérémonie s'infuse du noir de la nuit des rites <br />
Il tombe. On plante ses cornes dans la terre, gorge offerte<br />
Un flash. L'oeil perd sa lumière. L'herbe n'est plus verte<br />
La lame. Cou coupé. Raie rouge. Bouillon. Soubressauts. Tu ris.<br />
Tête à part. Pattes arrières qui fendent l'air. Réflexes de vie. <br />
<br />
Sans queue ni tête, sur l'île Sainte Marie.<br />
<br />
Zébu tu connais maintenant l'âme de l'homme, dis le là haut.<br />
Qu'elle est saôule, lâche, triste et aussi noire que ta peau.<br />
De l'autre côté de la route, une baleine me souffle au coeur<br />
Mélodie de joie, qui m'arrache à ces entrailles qui meurent<br />
Je repousse ton bras quémandeur, dents serrées, sans voix<br />
Homme sangsue je vomis ton coca calice. Zébu roi en croix.<br />
<br />
Sans queue ni tête, sur l'île Sainte Marie.<br />
Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-8524865513854263832013-04-12T09:13:00.000-07:002013-04-12T09:38:36.444-07:00Hippopotamus Hypothalamus- Houlala c'est vraiment charmant ici ! Tu vois, je crois que l'on va être bien à cette table.<br />
<br />
- Hubert c'est toujours délicieux les soirées avec toi... Oui on est bien.<br />
<br />
- Oui tu trouves ? Moi aussi. Regarde la carte... Que du bonheur ! J'ai trop envie d'un tilapia ! Et toi ? Qu'est ce qui te ferais plaisir ?<br />
<br />
- Ecoute Hubert, juste une salade pour moi. Demain je me lève à dix heures. Le chef des ventes, tu sais, Jean Jacques, je te l'ai présenté, m'a donné la journée. Je vais en profiter pour appeler mes parents. Quand je vais dire à mon père que Danièle Gilbert lui fait la bise...!<br />
<br />
- Oui vraiment c'était incroyable de la voir elle et son mari ! Elle n'a pas changé !<br />
<br />
- Hubert tu sais c'est quand même pas normal que ce soit moi qui lui ait ouvert la porte. José ne fait pas son travail correctement. Ils pourraient quand même mettre quelqu'un à la porte ! Imagine que personne n'ait ouvert ! Enfin, tu as vu comme elle était contente que je la reconnaisse ! Et quand je lui ais dit que mon père l'adorait !<br />
<br />
- Houlala, bonjour madame ! On est bien chez vous. On vient d'aller danser au Queen. Juste une heure. Et nous avons faim. Pour moi ce sera un tilapia. Bien cuit s'il vous plait. Et pour toi Christian ?<br />
<br />
- Pour moi juste une salade. Oui, voilà, une salade comme celle là.<br />
<br />
- Et puis un chinon bien frais s'il vous plaît. Bien frais. Cela te va ? Vous donnez quel âge à mon ami ? Pas de chichis s'il vous plaît !<br />
<br />
- Je ne sais pas. Il a l'air si jeune et si délicat. Vingt cinq ans ?<br />
<br />
- Tu vois ! On lui donne toujours cet âge là. Il a trente deux ans. Et moi quarante de plus.<br />
<br />
- Vous ne les faites pas tous les deux !<br />
<br />
- Meercccii. Vous êtes charmante. Dites moi on voudrait aller danser à côté après le diner. Au 79. Mais cela a l'air désert. C'est toujours comme ça ? Vous nous le conseillez ?<br />
<br />
- Hubert écoute on verra bien. De toute façon on est tous les deux.<br />
<br />
- Oui tu as raison. Mais regarde ces ballons ! Ils sont superbes ! Là, là... accrochés à la rambarde. On peut en prendre un ? Oui ? Merci. Tiens accroche le à ton bras. C'est délicieux !Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-28088688723494768222013-01-27T03:57:00.000-08:002013-05-23T03:22:18.238-07:00PicadorPique encore, mon corps, sournois picador<br />
Plante fort, tes étriers d'or, ongles d'amor<br />
<br />
Et puis harnache, lâche, ton bustier ganache<br />
Et lache, les attaches, de tes seins bravaches<br />
<br />
Quinte floche, stem christiania de poche<br />
Salto arrière filoche, grande et grise loche<br />
<br />
Fouette moi, de zébrures émois, sans foie<br />
Ni lois, nie ton roi, laisse nous sans voixMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-66464668696375275432013-01-22T02:47:00.000-08:002013-01-22T02:47:45.500-08:00LambeauxComme <br />
des lambeaux <br />
de chair<br />
la vie <br />
se détache<br />
de moi<br />
<br />
Je croyais<br />
que cela <br />
serait <br />
vertigineusement<br />
douloureux<br />
autrefois<br />
<br />
Mais finalement<br />
ce ne l'est pas Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-57070904604060466922012-12-04T10:05:00.003-08:002013-05-23T02:49:24.801-07:00Antilles priez pour nous <br />
Douces îles, saoules au vent, qui oscillent entre sourde violence<br />
Et tendresses alizées, encartées et figées en technicolor romance<br />
Dehors le vent souffle hardiment, berçant docilement la moustiquaire<br />
Il cogne effrontément aux fenêtres bleues de l’Habitation du vicaire<br />
<br />
Des rafales arrachent aux palmiers leurs tiges souples et vertes<br />
Hérissés de dorades aux yeux exorbités la gueule grande ouverte<br />
Les esquifs des pécheurs sautent sur la vague que brise le corail<br />
Et pointent leurs museaux sanglés de grands filets qui baillent<br />
<br />
Jaillis de cent poumons endimanchés, les psaumes du chant sacré<br />
Se déhanchent en cadence sur le parvis dans un rythme endiablé<br />
Et puis les planches blanches de l’église Saint Pierre dégorgent<br />
La foule qui s'ébroue sous les coups de boutoirs du soleil forge<br />
<br />
Hommes et femmes, avec ou sans oreilles, au sang mêlé sourient<br />
Doucement au soir qui vient, avant de grimacer sauvagement un pari<br />
Regards brillants qui fixent les crêtes de deux coquelets décharnés <br />
Qui s’affrontent saouls et titubants de leurs ergots de métal arnachés <br />
<br />
Cahiman et mangue zécodinde,ti-coco <br />
Pomelo et pomme surette, ti-coco<br />
<br />
La mangouste nous guette esquisse de sourire au coin des lèvres<br />
Comme un chaton attendrissant, avant de se jeter avec fièvre<br />
Dents acérées, au garrot, sans jamais lâcher prise, sur le serpent<br />
Qui la narguait, le long du sentier qui mène au coeur du volcan<br />
<br />
Si calme aujourd’hui, recouvert de son abondante toison de buissons<br />
Il laisse deviner en bas, la ville abandonnée, figée sous la fusion<br />
Les bombes de basalte ont évidé les murs qui baillent aux étoiles<br />
Dans la savane, la villa d'un planteur de bananes met les voiles<br />
<br />
Dans d’antiques bâtis de planches, de tôles et de poulies rouillées<br />
Les rhumeries écrasent sans pitié la canne en un jus de mélasse ambré<br />
Qui coule par de multiples vaisseaux pour se bonifier en cœur de chauffe<br />
Il chauffe, embaume les cœurs, guérit la faim et vous rend saint et sauf<br />
<br />
Les saints qui s’alignent aux alentours en une mélopée sacrée surveillent<br />
Résignés et hagards cette ambiguë douceur qui balance aux alizés vermeils<br />
Des senteurs parfumées, des couleurs ouatées et des risées moqueuses<br />
Des huiles frelatées, de la colle à fumer et des effluves douteuses <br />
<br />
Cahiman et mangue zécodinde,ti-coco <br />
Pomelo et pomme surette, ti-coco<br />
<br />
Saint Jean et Saint André priez pour nous<br />
Saint Paul et Saint Pierre, priez pour nous<br />
Saint François et Saint Jacques priez pour nous<br />
Saint André et Saint Matthieu , priez pour nous<br />
<br />
Sainte Marie aussi<br />
<br />
Amen<br />
Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-68292752264054700052012-11-26T01:41:00.003-08:002013-05-23T02:49:56.213-07:00Cabane à sucreSur l'île d'Orléans, autrefois, toi émoi, et toi, et moi, ma mie<br />
Nos langues, s'auscultent, se sculptent, se scalpent et s'épient<br />
Cette province ne jacte pas ta langue, tu as la mienne pour horizon <br />
Les peintures de guerre de tes lèvres colorent mon cou de corindon<br />
Tu polaroides à tout va pour ton magazine de décoration américain<br />
Ce décor insolite quadra color se pare d'un léger goût sucré cajun<br />
<br />
La route tournoie, enlacée, ourlée de vert toute de blanc poudrée <br />
Le vent aboie, ta main exhale dans la mienne un musc d'ocre parfumé<br />
Les lumières de Québec vacillent au loin comme des feux follets<br />
A même le flot se dresse comme un iceberg figé la tour du guet<br />
Et sur le Saint Laurent qui mugit surgissant d'une brume mélasse<br />
Tanguent les coques rouges et hautes des bateaux brise glace<br />
<br />
Les érables supportent stoiquement la bolée de métal à leurs flancs<br />
Et la saignée longiligne qui les vident lentement du jus sucré gluant<br />
Dehors poudroie d'éclats blancs la nappe éblouissante de neige vierge <br />
Dans la cabane à sucre rougoie la braise de métal de l'alambic cierge<br />
De sa bouche jaillit le sucre et des bulles frémissantes et cuivrées <br />
Les grandes gamelles débordent jusqu'à la gueule de la pâte ambrée<br />
<br />
Le sucre d'érable en fusion posé sur un trépied comme sur un écrin <br />
Repose comme un bijou sur la neige qui brule nos coeurs et nos mains<br />
Tu souris heureuse de découvrir cette province inconnue de ton pays<br />
Le sourire de tes yeux peints et de tes lèvres doucement m'envahit<br />
<br />
Ontario, Ile de France, Sangs mélés algonquins<br />
Notre cabane d'un moment sans lendemains aucun<br />
<br />
Ma mie, l'île d'Orléans, C'était il y a cent ans<br />
Une cabane de l'eau delà, Notre cabane au CanadaMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-91519851708492289092012-07-31T03:16:00.001-07:002012-07-31T06:53:30.014-07:00Summer squall<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCXUpYWUarHyX15W4K3zJsnxERus2aWnhOuqggztTwmyuXzVhPRjDIBZOx6QYDNt1px7VBArp_wTZhGBPf-1LiOQnUPlKBlRlmLRzlEoxgTHw6RHqXDogc6elEqw2w-L_Z72U17w/s1600/Homer+Winslow.jpg" imageanchor="1" style="margin-left:1em; margin-right:1em"><img border="0" height="166" width="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCXUpYWUarHyX15W4K3zJsnxERus2aWnhOuqggztTwmyuXzVhPRjDIBZOx6QYDNt1px7VBArp_wTZhGBPf-1LiOQnUPlKBlRlmLRzlEoxgTHw6RHqXDogc6elEqw2w-L_Z72U17w/s200/Homer+Winslow.jpg" /></a></div><br />
<br />
<br />
<br />
He had left hurrily, leaving nothing but his sail, on the horizon<br />
Shaky signature, to the vivid nature of our souls, you moron<br />
<br />
On the pier, i laid down, the letter in my hand, falling words of ink<br />
The squall of the night, in one bite, had left all of the past sink<br />
<br />
May you drown, with your misteries, man of sweet words<br />
Let me drown, with my memories, of sad vibrating chordsMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-60006882781572209712012-07-17T01:30:00.000-07:002012-07-17T01:36:16.835-07:00Le HavreLe Havre le 25 juillet 1848<br />
<br />
Ma Juliette bien aimée,<br />
<br />
J’ai été obligé de passer toute la nuit de samedi à dimanche à mettre tout bien en ordre dans la maison et à bien écrire tous mes comptes.<br />
<br />
Dimanche matin, je suis allé payer Monsieur C, puis je suis allé voir Auguste et Monsieur N. Je te rassure ils, ne sont nullement contrariés que tu n’y sois pas allée. J'ai donné à Madame H l’adresse de C. Je pensais que tu lui avais donné les chenets et je ne lui ai pas demandé d’argent. J’ai aussi porté la pendule chez Monsieur G et il m’a remis trois lettres de recommandation, Monsieur M m'en a aussi donné une, ainsi que Monsieur V : J'ai ainsi cinq lettres de recommendation en plus de celle de Monsieur M, qui me feront toutes du bien, j’en ai l’espoir.<br />
<br />
J’ai dîné dimanche soir chez Monsieur B. J’ai bavardé avec lui, plusieurs heures et j'ai pris des notes et je sais que cela, aussi, me servira beaucoup.<br />
<br />
Je ne suis parti que dimanche soir à 11 heures de Paris, et j’ai bien fait. En voyageant ainsi de nuit, je n'ai pas eu à payer de dîner au Havre, ni de lit. J’ai dormi un peu dans le chemin de fer car il y avait deux nuits que je n’avais pas beaucoup dormi. Malgré toutes les inquiétudes de Paul, il ne m’est rien arrivé de dangereux dans cette traversée de nuit. En voyageant ainsi je n'ai payé ma place que 12 francs soit 3,50 francs de moins que si j'avais voyagé de jour. Cette économie était la bienvenue car j’ai eu 8,25 francs d’excédent de bagages. Ainsi Paul, qui voulait emporter toutes ses malles avec lui, aurait payé au moins 40 F pour sa place. <br />
<br />
J'ai quitté Paris, après avoir réglé toutes mes affaires. Je n’ai pas laissé un centime de dette. Excepté l’argent emprunté, personne ne pourra dire après moi.J’ai payé la note du boulanger de juin et juillet. Je pensais que tu avais payé juin, mais ce n'était pas le cas. J’ai donné 5 francs au concierge pour les deux carreaux cassés, et 3 francs d’adieu. Ce sont, vraiment, de bien braves gens qui s’intéressent à nous et nous aiment bien.<br />
<br />
J’ai reçu 4 francs des fossiers, 2 francs de Monsieur G et 4 francs de Monsieur S. Monsieur D m'a réglé les 95 francs qu'il me devait et Monsieur R m’a payé 65 francs. J’ai aussi été obligé de payer entièrement Monsieur F, qui n’a pas voulu attendre quelques mois de plus pour les 80 francs que je lui devais, ce qui m'a beaucoup géné.<br />
<br />
Au final, malgré toute mon économie, il ne me restera pas plus de 130 francs pour le grand départ mais, d'après mes calculs, cela devrait être suffisant. Je ne vais pas dépenser un centime en route. Si ces 130 francs n’étaient pas assez pour payer la douane Chilienne, je pourrais toujours faire appel sur place à Monsieur M qui a l'air bien bon.<br />
<br />
La dépense est en effet ici bien grande malgré mes précautions. Je dépense 3,50 francs par jour, ce qui est bien lourd. Je suis dans un des hotels les plus économiques du Havre mais le lit me coute 1 franc par jour, le déjeuner 1 franc et le diner 1,50 francs. <br />
<br />
Me voilà dans la solitude et déjà séparé de toi, et je rumine à chaque instant notre pénible séparation. C'est avec une immense douleur que je te revois, ma bien aimée, monter dans la voiture et t'éloigner irrémédiablement vers Le Mans et si loin de moi. Oh, quelle grande douleur! <br />
<br />
<br />Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-67650433047359030282012-04-11T07:13:00.007-07:002013-05-23T03:23:17.968-07:00Le Lido de RoméoA grands coups d'oeufs de Paques en plastique, Roméo persécute avec acharnement les pigeons. Son sourire radieux illumine la façade de Saint Marc. Sa photo, happée, happée, happée, s'envole en Amérique et en Asie. Roméo est blond, il a les yeux bleus et un sourire qui fait croire à la vie. <br />
<br />
Bateau ! bateau ! Le doigt pointe indifférement motoscafos et vaporettos en transperçant la foule qui ondule sur la houle. Pas un regard pour le pont des soupirs mais sur le porche de la Fenice Roméo tape dans les mains des élèves en goguette. Une main après l'autre. Trente ou quarante. On ne peut rien lui refuser. Roméo est blond.<br />
<br />
Au café Florian, il monte sur la scène, applaudit, prend les maracas qu'on lui tend et joue les battements de son coeur. Maintenant c'est l'orchestre qui sourit. Une marquise le soulève pour mieux l'embrasser. Giudecca et Lido se plient pour l'enlacer. Roméo a les yeux bleus. <br />
<br />
Devant San Giorgio un chanteur de rue, lui prend la main. Roméo a son opéra en digital diaporama. Photos. Dans la cébille pleuvent les euros. Pas un chien qui n'ait sa caresse, pas un chat sans entrechat. Pas un pont sans chanson. Roméo a un sourire qui fait croire à la vie.<br />
<br />
Au soir, sur le patio, nichée à sa fenêtre comme une noire gargouille, une vieille femme fixe le ciel longuement, bouche ouverte, comme si elle allait avaler la lune. Roméo lui fait un signe, la lune se penche vers eux deux et leur sourit. Roméo a trois ans et toute la vie pour lui. Sa main dans la mienne et Venise pour fiancée.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-62194963504588247262012-03-01T05:14:00.005-08:002012-03-01T05:40:23.372-08:00San Francisco<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSMiGJ95TNdUla_6Xh91DIWL0Hb7PQ1qBHP67YJ49NNEPAc_TZJ8ha99i0ugYcHasgqjX5Oz4UYni7zJU-KKAZlmUbcVAaalYhs5I6fpFj7XxVcWGFf8Lu-g6To9ynU5mJje2sAg/s1600/San_Francisco_PC_3.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 123px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSMiGJ95TNdUla_6Xh91DIWL0Hb7PQ1qBHP67YJ49NNEPAc_TZJ8ha99i0ugYcHasgqjX5Oz4UYni7zJU-KKAZlmUbcVAaalYhs5I6fpFj7XxVcWGFf8Lu-g6To9ynU5mJje2sAg/s200/San_Francisco_PC_3.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5714918009068586338" /></a><br /><br />Ma chérie<br /><br />Je ne sais quand cette lettre te parviendra. Je la laisse aux bons soins d'un capitaine qui devrait être de retour au Havre d'içi quatre ou cinq mois. Je viens de quitter Valparaiso, non sans de grandes hésitations, et me voilà désormais à San Francisco en Californie. Cette bourgade grouille, depuis quelques mois, des nouveaux immigrants qui viennent de partout en quête de l'or que l'on rapporte y trouver en grandes quantités. Il n'y a pas un an c'était un village qui s'appelait encore Yerba Buena avec quelques huttes, deux ou trois maisons en torchis et un monastère espagnol en désherence. La toute nouvelle indépendance de la Californie, libérée du Mexique, et la découverte de l'or ont créé une folie contagieuse. Américains venus du continent, mexicains, chiliens, français tous se pressent içi. <br /><br />Me voilà désormais parmi eux, bien conscient de la vanité de cette quête et de tous les dangers qui guettent les immigrants dans ces contrées hostiles.<br /><br />Nous verrons bien. Je viens de débarquer et je te raconterai tout cela plus en détail dès que possible, mais le capitaine me presse car il va bientôt mettre sous voile.<br /><br />Je t'embrasse tendrement.<br /><br />RMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-15585555171589779482012-02-04T08:29:00.000-08:002012-02-06T01:33:26.673-08:00La révolution<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiM4pXkWuw5aMT_bnx6s_VKf4l4h8sULyEwwZUdoV9OqBwMrIgczXJexrJNzNSfbJkIwjVuf5pieoR8HrkzidcAWRLL0v0Fe6WdTm6sEKeTaJ31uy_7qEB61vK5Jauk4_3r6vTW5A/s1600/Paris1848.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 120px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiM4pXkWuw5aMT_bnx6s_VKf4l4h8sULyEwwZUdoV9OqBwMrIgczXJexrJNzNSfbJkIwjVuf5pieoR8HrkzidcAWRLL0v0Fe6WdTm6sEKeTaJ31uy_7qEB61vK5Jauk4_3r6vTW5A/s200/Paris1848.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5705312335402826706" /></a><br /><br /><br />Jai toujours travaillé sérieusement. Mon objectif n'était pas de devenir riche, mais simplement d'obtenir une modeste aisance pour mes vieux jours, et ceux de ma tendre compagne,mais la révolution de février 1848 a anéanti tous mes espoirs et les rares affaires qui subsistaient. <br /><br />Après la proclamation de la deuxième République et les journées de Juin la situation devint de plus en plus tragique. Il ne se passait pas un mois sans que la capitale ne fût témoin de troubles très graves. Les déplorables journées de Juin, qui suivirent la fermeture des ateliers nationaux, virent peuples et frères s'entretuer par la mitraille, le fer et le feu. Quelles tristes journées qui firent plus quatre mille morts et des milliers de déportés ! Dans les annales de notre histoire, depuis dix huit siècles, jamais meurtres, jamais guerres ne furent aussi atroces. Chaque rue de Paris avait sa dizaine de barricades, toutes formidables et vaillamment défendues. On a tiré au canon sur le panthéon. Monseigneur Affre a été tué sur une barricade au faubourg Saint Antoine.On a anénanti le peuple de Paris et arrété plus de vingt mille personnes. Le général Cavaignac a repris le contrôle mais à quel prix !<br /><br />Dans ces tristes et malheureuses circonstances, je m'acquittais, avec zèle et empressement,en bon compatriote,de mon devoir comme Garde National mais toutes mes affaires péricilitèrent, et tous les projets que je formais avant ce grave événement furent anéantis. Je compris vite que la crise durerait longtemps. Bien que je sois très économe, je ne gagnais presque plus et dépensais plus que mon gain. <br /><br />Je savais que mon métier, lié à l'univers du luxe aurait à souffrir plus longtemps que d'autres de cette crise. Les maisons d'horlogerie qui me donnaient du travail avaient habituellement des clients fortunés ainsi que de riches étrangers de passage à Paris. Il n'y avait pas à douter que cette clientèle ne serait plus aussi présente avant longtemps.<br /><br />Ayant bien pesé toutes ces considérations j'eu l'idée du projet que j'exécute aujourd'hui. Je dois avouer que cette idée germait en moi, en songe, depuis plusieurs années mais les difficultés sans nombre qui seraient à surmonter m'avaient jusqu'à présent retenu. Avant la révolution mon occupation me permettait de gagner correctement ma vie et j'hésitais à courir après d'incertaines chimères.<br />Mais soudain, en voyant la révolution éclater en France, je sondais plus mûrement mon plan et je me résolus rapidement, en accord avec ma bien-aimée Juliette, à quitter Paris, et à chercher à me créer en Amérique une position meilleure.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-56234406955713912452012-01-22T05:30:00.000-08:002012-01-22T05:34:30.675-08:00Oyster babeRainbow brings sunshine.<br />And your smile gets mine.<br /><br />Café and french kiss.<br />Paris and also Venice.<br /><br />Dancing naked in a casino.<br />Licking lips and a malboro.<br /><br />This world is our oyster baby.<br />Go honey. La vie you and me.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-71843720918640421702011-06-27T13:55:00.000-07:002013-05-23T02:50:47.059-07:00Uluru Boomorang.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg47eAglUPt8vnoZqSYdhOWJTrsj6_3Xi7llN3bbz3J4q8P6j5Vn5wM4EMGJGWZ0oHdz6KKu80v-J68t3NBT1SeJ3ErwUmPE8Er7r6WUzK7gaqfgFtoNQBLpaQmCHSHqpdTlcNP9Q/s1600/Olgas.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 134px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg47eAglUPt8vnoZqSYdhOWJTrsj6_3Xi7llN3bbz3J4q8P6j5Vn5wM4EMGJGWZ0oHdz6KKu80v-J68t3NBT1SeJ3ErwUmPE8Er7r6WUzK7gaqfgFtoNQBLpaQmCHSHqpdTlcNP9Q/s200/Olgas.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5623009127618831682" /></a><br />
<br />
Sous le halo du soleil qui se couche en tremblant <br />
La peau parcheminée et veinée du roc sacré rougit <br />
L’aborigène, qui va devenir homme, caresse en se hissant <br />
Souffle court le dos rond et chaud du monstre assoupi <br />
<br />
Il sait depuis long temps tout des failles qui en orne les flancs <br />
Cette nuit il a vu en rêve ses pairs les kangourous et les dingos <br />
Et il a bu aux billabongs avec les crocodiles de tous les marigots <br />
Et il a vu les siens exsuder par leurs pores l'eau de feu des blancs<br />
<br />
Hier il capturait son premier brumbie dans un rêve image.<br />
Aujourd'hui il chevauche sur le dos de l'outback sauvage.<br />
Yeux bandés il se hisse pour faire honneur à ses ancêtres<br />
Et démontrer qu'il est digne d'être un homme à ses maîtres.<br />
<br />
Le guttural didgeridoo souffle dans son oreille intérieure<br />
Un son rauque qui porte ses couleurs et gonfle son coeur <br />
Refusant la chaine guide de l'homme blanc qui longe le ravin<br />
Il trotte sur les écailles du monstre en se guidant des mains<br />
<br />
Les bourrasques de vent venues du bush le collent à la paroi<br />
Mais de son frère le vent il connaît déjà tout des lois <br />
Il s'accroche, puis ses pieds se font plats, l'air se fait monde<br />
Il enlève le bandeau, ouvre les bras et en lui l'univers abonde<br />
<br />
En silence pour ne pas réveiller la tête du serpent arc en ciel<br />
Il enfouit dans le sable ocre la sienne et il l'enduit de miel<br />
Puis il dépose sa sève vierge dans une anfractuosité du rocher<br />
Une rafale du vent lui confirme que la tribu vient de l'adouber<br />
<br />
Le roc apaisé s'assoupit d'un sommeil qui n'a plus rien de féroce<br />
L'homme nouveau né saisit son boomerang et le jette avec force<br />
Dans un aller retour précis qui s'inscrit du soleil à la nuit<br />
L'enfant et l'homme, le rêve, l'homme et la terre font fruitMarc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-13533663878095946352011-06-21T16:21:00.000-07:002011-07-21T09:17:42.868-07:00Bloc 8.Le taxi avait laissé Tony dans le quartier Vostok au pied du bloc 8. Il était loin le temps glorieux du programme spatial Vostok et le quartier faisait triste figure. La masse grise de l'immeuble lui barrait la route comme une barrière infranchissable hérissée de bow windows hétéroclites bricolés de bois ou de tôles aux couleurs délavées.<br /> <br />Mais Tony commençait à connaitre la géographie des lieux et il s'engagea d'un pas vif dans le passage vouté qui menait dans la cour. La géographie de la ville était toujours la même. Au milieu de la steppe jaunie les prisonniers avaient construit, bloc après bloc, des microdistricts. Chaque micordistrict s'articulait autour d'une barre de béton formant carré. Au milieu de chaque carré se cachait une cour. Chaque cour abritait quelques arbres, d'énormes tuyaux de chauffage sur pilotis formant d'extravagants coudes pour franchir des obstacles et laissant s'échapper des nuages de vapeur, et quelques aires de jeux déglinguées et rouillées pour les enfants. Un vrai rêve de Gosplan.<br /><br />Tony se dirigea vers la boutique du bas pour s'approvisonner en bouteilles d'eau. Il avait appris à prendre ses précautions et en prenait toujours trois, de cinq litres chacune, pour pouvoir alimenter aussi la baignoire en cas de coupure d'eau. Quand Slava était là celui çi lui donnait un coup de main pour les monter dans l'appartement au troisième.<br /><br />"Ne pas oublier les graines pour Mizzi" se dit-il. Le passerin était son seul lien avec le monde d'avant et il fallait le protéger de cet environnement difficile. Il lui avait aménagé une petite cage dans le bow bindow où il avait l'abitude d'aller fumer ses cigarettes. Mizzi fumait avec lui.<br /><br />Tony savait qu'il ne fallait pas trainer. Les dizaines de milliers d'euros et de dollars qu'il cachait dans une poche intérieure sur son ventre étaient trop tentants.<br />Il avait pris grand soin de s'habiller le plus simplement possible pour ne pas avoir l'air trop occidental mais ses allées et venues en taxi depuis plusieurs semaines n'avaient pas dù passer inaperçus. <br /><br />Et puis il y avait la milice du quartier. Slava lui avait dit que c'était surtout d'eux qu'il fallait se méfier.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-24383221325887339972011-04-23T07:09:00.000-07:002011-05-17T01:31:09.357-07:00NadiaNadia, l'interprète imposée par le gouverneur, faisait triste figure.<br /><br />Tony remarqua qu'elle avait fait couper ses cheveux. Les mèches courtes restantes donnaient à son visage un air halluciné. Elle lui tendit une nouvelle pile de documents à signer. Il ne parvenait pas à se faire à l'écriture cyrillique avec tous ces lettrages faux amis. Elle lui dit que c'étaient les mêmes que ceux qu'il avait signé la semaine précédente mais qu'il y avait eu une erreur et qu'il fallait tout reprendre à zéro.<br /><br />- "Just for you to know" ajouta t elle à nouveau.<br /><br />Tony maugréa et reprit, résigné, la fastidieuse besogne : nom, prénom, deuxième prénom, troisième prénom, adresse, numéro de passeport, numéro de visa...Encore une fois il allait signer des documents auxquels il ne comprenait rien sur la foi des traductions de Nadia.<br /><br />Il lui demanda des nouvelles de Zulfia, à la triste figure. Elle n'en avait pas non plus. Tony avait appris incidemment la veille que le mari de Zulfia s'était fait assassiner deux ans auparavant par la mafia. Cela expliquait peut être la tenue constamment noire de Zulfia. Son coeur de pierre noire. Le noir du charbon avait d'ailleurs l'air d'avoir déteint sur la ville aux dix mines et cinquante goulags. Noir et gris, grisaille et noirceur.<br /><br />Une fois les documents signés, Tony se fit déposer en taxi au centre ville. Le chauffeur, un étudiant faisant des extras, sidéré de voir un occidental dans sa voiture et occupé à s'essayer à quelques mots en anglais, brula plusieurs feux rouges. Tony lui laissa un gros pourboire. Puis Tony erra quelque temps à la recherche d'une terrasse mais le froid était trop brutal pour qu'elles soient ouvertes. Sur le bas coté des ouvriers cassaient la glace des trottoirs à coups de barres de métal en sifflotant. Tony se retrouva, sans y prendre garde, dans un quartier de vieilles isbas de bois, rongé par quelques riches villas de briques ceintes de barbelés. Devant l'une d'entre elles plusieurs femmes, assez jolies, faisaient la queue. Curieux Tony entra. Sur la droite il y avait de grands sacs en plastique pleins de cheveux et sur la gauche deux coiffeurs officiaient à la chaine sans un mot.<br /><br />Des cheveux pour quelque menue monnaie. Sur l'un des sacs était inscrit, en anglais, "venitian blond" et Tony comprit soudain l'air halluciné ce matin de Nadia. Un chant lancinant, jailli du minaret de la mosquée, perça soudain le silence. Glaçant. Mais il allait en falloir plus pour le décourager.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-75897462413604583342011-02-23T06:00:00.000-08:002013-01-20T02:49:12.549-08:00L'édito de MontparnoLe bar est pris d'assaut mais il y reste un tabouret au comptoir. Coincé, dans la chaleur complice, entre une jeune femme pendue au téléphone, et deux couples. <br />
<br />
- Garçon un côte de blaye s'il vous plait.<br />
- Vous avez trouvé une place ? Bien joué. Cela arrive de suite !<br />
<br />
Joker. En fait, j'ai fait un croc en jambes à un vieux monsieur, il faut bien l'avouer.<br />
<br />
La conversation d'un des couples est fort animée. Lui, un peu plus de la soixantaine, a l'air sage et apaisé d'un professeur d'académie avec sa calvitie et de grosses lunettes, et une pointe d'humour au coin de l'oeil. Elle, la trentaine, cheveux mi courts a un décolleté très plongeant qui souligne une gorge très blanche et plantureuse. Je pique du nez dans mon chili con carne.<br />
<br />
- Bon tu voudrais qu'il sorte quand ton bouquin ? 2013 ca te va ?<br />
- Oui, oui. C'est bien.<br />
- On part comme d'habitude sur 200 000 ?<br />
- Oui enfin, disons plutôt autour de 150 000 exemplaires je pense. Cela sera une toute petite histoire.<br />
- Bon pour ce livre je vois un objet un peu magique, une couverture bijou, en métal argenté peut être. En tout cas, un truc qui fait rêver. Tu as des désidératas pour les dimensions ou la pagination ?<br />
- Non,non. Comme d'habitude.<br />
- Ok ! Bon parle moi un peu du pitch. Ce livre je veux que cela soit un roman piloté. Quelque chose que l'on a l'habitude de voir chez toi mais avec des surprises quand même et qui va avec certitude vers son but. Un roman piloté quoi ! Dans son jus...mais un roman piloté quand même. Alors c'est quoi le pitch ?<br />
- Pour l'instant j'ai peu d'éléments tu sais. J'ai juste fait un petit topo à Pierre Bonte il y a trois jours. Très préliminaire.<br />
- Pierre Bonte ? Il commence à se faire vieux celui là, mais je l'admire aussi. Quand tu penses que son premier livre est sorti dans les années soixante et il vend toujours aussi bien... Alors vas y, dis moi. Tu sais je suis là et je suis comme lorsque on est avec un homme que l'on dévore des yeux et avec lequel on sait qu'on va faire l'amour plus tard. J'ai faim de cette histoire! Il faut que cela reste une histoire entre nous deux et que tu n'en parles à personne d'autre.<br />
- A vrai dire je ne tiens pas encore l'histoire pour l'instant. C'est un groupe d'amis, d'hommes en fait, qui se réunissent tous les ans au même endroit. Cela part de là. Le reste va venir.<br />
- Tu sais moi cela me va, ça m'excite même terriblement, mais cela m'étonnerait que cela suffise à G et O quand je vais leur en parler. <br />
- C'est tout ce que j'ai pour l'instant. Mais tu sais cela va venir dès que je vais m'y mettre.<br />
- Je vois une belle couverture argent métal. Dis, en passant tu pourrais me dédicacer tes trois romans ? je les ai là.<br />
- Pas de problème passe les moi.<br />
- On se reprend une coupe ?<br />
- Avec plaisir. A ce propos au dernier salon de Lille on m'a donné une bouteille de Sauternes extraordinaire !<br />
- C'est dingue tu sais que tu as de intonations à la Petitrenaud quand tu dis ça ! Il faut que je t'emmène dans un petit restaurant à côté. Sublime. A deux pas d'ici. Et pas de discours spécialisé là bas. J'ai horreur de cela ! C'est dans son jus tu m'en donneras des nouvelles. Au fait tu vas au salon de Lyon cette année ?<br />
<br />
Mon autre voisine me fait du genou sous la table tout en continuant de téléphoner. Je ne crois pas qu'elle m'ait regardé une seule fois.<br />
<br />
- Garçon vous me donnerez le petit frère s'il vous plait !<br />
- Un côte ? Monsieur aime les belles choses ! Tout de suite !Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-21069246219051672242011-01-18T01:12:00.000-08:002011-01-24T01:18:18.755-08:00La taverne de l'ours rougeBoire pour oublier que tout va changer. Du premier étage de la taverne de l'ours rouge jeter par dessus l'épaule, les yeux bien fermés, une nouvelle rasade de vodka Stolychnaia. Une tache dans la neige en bas au milieu du cimetière de verres cassés.<br /><br />Tanguer sur la terrasse enneigée avec des yeux rouges qui clignent à l'aurore boréale. Esquisser un pas de danse sans glisser. S'accrocher à la rambarde et sourire aux plaisanteries des apparatchicks en annonant des voeux au président.<br /><br />Le président a signé tous les papiers entre deux rasades. Une claque dans le dos.<br />Ca fait moins mal que dans le visage. Demain matin le travail reprendra à la mine Kralag. Mais demain est un autre jour.<br /><br />Tony. L'ours est rouge, et il va danser, ce soir, sur ses deux pattes.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-88543542188388411532010-11-18T05:44:00.000-08:002011-01-18T01:36:55.173-08:00Tuée pierreTony regardait incrédule la pierre qui, peu à peu, sous les coups précis des barres à mine, prenait figure. Sous la lueur des lampes à acétylène celle ci semblait plus vivante que jamais et comme disposée à sourire. Malgré la sueur qui perlait sur ses mains dans la chaleur moite des profondeurs il caressa une veine du minéral qui palpitait. <br /><br />Tony sourit et il se dit que Franz pourrait bien avoir raison. <br /><br />La veuve noire Zulfia et ses dollars, le juge et ses procureurs, les pots de vin, la route défoncée et glacée qui menait à la mine Kralag, l'attente fiévreuse, plus rien de cela n'avait d'importance. <br /><br />Seule la pierre comptait désormais et la vie qui pourrait renaître avec elle.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-29283643991755402952010-09-15T01:27:00.000-07:002011-07-21T09:21:21.848-07:00TonyQuand Tony apprit la nouvelle, il vacilla sur sa chaise.<br /><br />Il comprit immédiatement que sa vie allait changer. <br /><br />Totalement. Irrémédiablement.<br /><br />Machinalement il ouvrit la cage et libéra Mizzi, le passerin qui jusqu'ici lui avait tenu lieu d'ami.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com17tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-3817493433455409512010-05-29T03:19:00.000-07:002010-08-07T11:45:13.335-07:00Chroniques Siciliennes<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNYTpMtaEVHUOrr6JcsFlv2aj4ZjEE9aRyJCwKr1Qiw6tBO1w0cuurEf7QyheTLJs3CSnpOVdIfUzcwT-K16aOM411RyVzFFpVFa15l1aNY4gDphnsiWhBJ9T1M94PMJKmsc_vcA/s1600/palerme.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 200px; height: 150px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjNYTpMtaEVHUOrr6JcsFlv2aj4ZjEE9aRyJCwKr1Qiw6tBO1w0cuurEf7QyheTLJs3CSnpOVdIfUzcwT-K16aOM411RyVzFFpVFa15l1aNY4gDphnsiWhBJ9T1M94PMJKmsc_vcA/s200/palerme.jpg" border="0" alt=""id="BLOGGER_PHOTO_ID_5476669523148830066" /></a><br /><em>1 Les ballons rouges.</em><br /><br />Neuf heures. Les rues de Palerme s'éveillent avec lenteur. Le silence est tombé comme une chape sur la ville, entre la via Roma et la via Maqueda. On est loin du vrombissement de la veille au soir des quatre vingt machines du club Harley Davidson et de ses chapitres de Hells Angels ou autres Bandidos siciliens. Une légère brume noie le ciel et enrhume les nuages. Au loin le palais des normands et la chapelle palatine, joyaux de pierre, peinent à s'extraire de l'arrière plan sombre et silencieux des montagnes.<br /><br />Au matin apaisé le quartier est calme et studieux. Fenêtre sur le ciel. Sicile pays de fenêtres. La rue de droite c'est la rue des vélos. On les répare, on les bricole, on les détord, on les vend. Sous le balcon c'est la rue des ballons. A cette heure là, il n'y a aucun passage et le marchand du dessous a garé sa voiture au milieu de la rue. C'est un grand break gris. Patiemment il entasse les ballons en plastique colorés dans des sacs. Aller-retours avec la boutique. Il entasse les sacs dans la voiture. Un café à la fenêtre sur le ciel. Les domes rafistolés aux céramiques de couleurs se répondent en clochetant quelques notes sourdes qui font vibrer l'air. <br /><br />L'homme se gratte la tête car il ne sait plus comment faire entrer plus de ballons . Il a ficelé, avec une lanière jaune, d'une façon qui semble bien aléatoire, trois sacs sur le toit. Il ouvre à nouveau la porte et tente d'y forcer un nouveau sac. Il pousse et il force car il faut tout livrer aujourd'hui.<br /><br />Un motard vétu et casqué de noir vient de rentrer dans la rue. Il voudrait passer et attend. Son moteur d'acier aux reflets métalliques tourne au ralenti. Le marchand continue son manège. Il force encore. Les ballons vont ils éclater ? Le motard klaxonne. Il voudrait passer. Il faut forcer pour que tout rentre. Et il y a a encore d'autres sacs. Klaxon et gestes de la main. Je dois passer. Le marchand abandonne ses ballons pour lui faire signe qu'il y a beaucoup de place sur les trottoirs. Ils sont dégagés et il peut passer par là. Sans oter son casque le motard lui signifie d'un mouvement bref que c'est dans la rue qu'il veut passer. Il ne passera pas par les trottoirs. D'un gest làs le marchand lui fait signe qu'il n'a qu'à se débrouiller et reprend son labeur. Il pousse avec les deux bras pour dégager de la place.<br /><br />Le motard s'avance d'un métre, en s'aidant des pieds, et s'approche du marchand sans descendre de sa machine. Il sort un couteau. Coup de poignard. Eclair du métal. L'homme tombe au sol. Le sac de ballons rouges a éclaté et se répand sur le bitume. Le motard a reculé sa moto pour bien se repositionner derrière la voiture en prenant bien garde à ne pas écraser de ballons. Il attend les carabinieri qui vont enfin bientot dégager la rue.<br /><br /><em>2 Symphonie sur le port.</em><br /><br />C'est la fin d'après midi sous un soleil qui brule et cogne rudement sur le béton du môle jusqu'à en faire éclater les joints. Les grands bateaux qui traversent pour le continent sont amarrés sur le quai et leurs diesels s'échauffent doucement dans un ronronnement qui berce les vagues. Leurs grandes coques blanches fraichement repeintes brillent sous l'éclat du soleil. Par moment une vitre qui s'ouvre réfléchit un rayon violent comme le pinceau d'un phare qui éblouit la jetée.<br /><br />Les mouettes se laissent porter dans l'air profitant de courants ascendants invisibles à l'oeil. Cris rauques qui mettent en joie. <br /><br />De l'autre côté du port le bateau des douanes s'engage en marche arrière. Il marche vite. Son pont est couvert de touristes avec leurs appareils photos en bandoulière. Une visite officieuse de la baie qui va rapporter de l'argent de poche aux douaniers. Le capitaine s'achèterait bien une Alfa Roméo.<br /><br />C'est bientôt l'heure d'appareiller. Soudain du premier géant surgit le mugissement d'une sirène. Comme une impatience à être en mer. Le deuxième lui répond avec une tonalité plus profonde. Nouveau lacher de vapeur plus long du premier. Le bateau des douanes s'y met aussi. Concerto sur le port. Double croche. Trille. Deux blanches, une noire. Double croche. Les mouettes se sont tues intriguées. Elles n'ont jamais vu ça. Le douanier aux commandes, sans doute accaparé à rester dans le rythme de cette symphonie aquatique, a oublié qu'il était en marche arrière. Les masses blanches se rapprochent dangereusement. Un cri. Il freine brutalement. Trop. Une femme est tombée à la mer.La sirène se fait plus lugubre. On jette une bouée. Les touristes se bousculent pour prendre des photos depuis le pont.<br /><br />Dans le silence enfin revenu, sans un mot, les étraves blanches s'extirpent du quai et fendent la mer vers le continent en laissant, derrière elles, une grande trainée de mousse blanche. Sur le pont tous les téléphones sont brandis vers la bouée pour prendre encore d'autres photos. Cela fera une belle histoire à raconter ce soir. Les douaniers s'affairent avec des gaffes. Il va falloir rentrer au port. l'Alfa Roméo attendra encore un peu.<br /><br /><em>3 Les messages de Gangi.</em><br /><br />La longue traversée, sur l'autoroute qui domine sur des dizaines de kilomètres, portée par des milliers de piliers et d'aqueducs, les collines et les plaines en contrebas, s'achève. Le travail tétu et herculéen nécessaire à la construction de ces ouvrages donne la mesure de l'étendue des terres des anciennes latifundias du temps où régnait la main de fer des seigneurs sur le col des journaliers et du pouvoir plus actuel des forces occultes qui plongent les mains dans les caisses des chantiers publics. Enfin, la route tournoie, en boucles serrées, qui s'enroulent sur elles mêmes. Il faut s'arrêter pour jouir de la vue sur la ville de Gangi qui dévore la colline.<br /><br />Là haut, à côté des ruines du chateau qui dominent la ville, se trouve la plus coquette des auberges. Une petite cour sur la rue avec des chaises, quelques tables, un parasol. Des fleurs dans de petits bacs aux fenêtres. De l'eau qui coule de la bouche d'une petite fontaine en poterie émaillée. Une vue qui s'élance vers la plaine. Un terrain vague attenant vient, malheureusement, dénaturer la beauté silencieuse de l'endroit. On y trouve, pêle mêle, une carcasse de voiture brulée, quelques chaises cassées, un trou qui ressemble à une tranchée et quelques poubelles.<br /><br />Le propriétaire s'approche avec les verres demandés qui tintent sur son plateau.<br /><br />- Merci l'ami. C'est très beau chez vous ! Quelle vue ! Dommage que ce ce terrain à coté...<br /><br />- A coté ... ? Oui je sais...c'est ma voiture mais je ne peux pas y toucher.<br /><br />- Vous ne pouvez pas y toucher ?<br /><br />- Comprenez...ils l'ont brulé... et le trou c'est aussi un message pour moi... Vous comprenez je refuse de payer le pizzo...<br /><br />Il se fait tard et il est l'heure de repartir. Un dernier regard sur la ville silencieuse et figée avant de reprendre la voiture. Le rétroviseur droit a disparu. Un autre message ?<strong></strong>Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-31605015374097297592010-05-05T00:46:00.000-07:002013-05-23T02:52:47.382-07:00Des lyres à quatre mains ? Oui si tu le veux... Part 3Avec Cécile Delalandre<br />
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http://aglavaine.blogspot.fr/<br />
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Miras Miro! Tourmentée par le soleil, la femme flamenco brûle des poèmes qui glissent comme une lave sur sa peau rouge. Le ciel est haut! Les flammèches rougeoient les mots qui s'échappent démoniaques en léchant les volants de sa jupe de moire et puis gonflés de vent, comme des flocons noirs, viennent mourir en piquant le bras hâlé d’un vieux Monsieur qui dit : "Je veux un verre! " <br />
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Vertige ! Une page demi carbonisée flotte jusqu'au verre et s'y noie. L'homme trempe ses lèvres dans la sangria et dépité y pêche ce qui reste de poésie. Les restes lie de vin lui dévoilent alors ce vers de Néruda: «Je veux faire avec toi ce que le printemps fait avec les cerisiers», et son dépit défaille et se mue en brasier : la femme Flamenco sourit à son été. Vert tige ! Le vieil homme chenu tremble il voudrait pouvoir au moins une fois encore embrasser la sève rose et caresser la fleur blanche du péché mais la page a brulé sa peau parcheminée marquant d'un fer rouge tout ce qu'il a été. Calciné.Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com9tag:blogger.com,1999:blog-17728936.post-38295549150306749072010-04-24T03:56:00.000-07:002010-04-24T03:57:52.979-07:00Leo et Charles<object width="480" height="385"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/VvIIoNmTidM&hl=fr_FR&fs=1&rel=0"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/VvIIoNmTidM&hl=fr_FR&fs=1&rel=0" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="480" height="385"></embed></object>Marc de Gondolfohttp://www.blogger.com/profile/03172310354003637139noreply@blogger.com4